d’autre en tête, dis-je en faisant un grand effort pour ne pas nommer Abel aussitôt.
— Hum ? fit ma tante interrogativement, avec une moue sceptique et portant sa tête de côté. Tu m’étonnes ! Pourquoi ne m’en aurait-elle rien dit ?
Je me mordis les lèvres pour ne pas parler davantage.
— Bah ! nous le verrons bien… Elle est un peu souffrante, Juliette, ces derniers temps, reprit-elle… D’ailleurs ce n’est pas d’elle qu’il s’agit à présent… Ah ! Alissa est bien aimable aussi… Enfin, oui ou non, lui as-tu fait ta déclaration ?
Bien que regimbant de tout mon cœur contre ce mot : déclaration, qui me semblait si improprement brutal, pris de front par la question et mal capable de mentir, je répondis confusément :
— Oui — et sentis mon visage s’embraser.
— Et qu’a-t-elle dit ?
Je baissai la tête ; j’aurais voulu ne pas ré-