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la porte étroite

d’elle ; chaque dimanche j’écrirais à Alissa et ne lui laisserais rien ignorer de ma vie…

Nous étions assis à présent sur le cadre des châssis ouverts qui laissaient déborder au hasard d’énormes tiges de concombres dont les derniers fruits étaient cueillis. Alissa m’écoutait, me questionnait ; jamais encore je n’avais senti sa tendresse plus attentive, ni son affection plus pressante. Crainte, souci, même le plus léger émoi s’évaporait dans son sourire, se résorbait dans cette intimité charmante comme les brumes dans le parfait azur du ciel.

Puis, sur un banc de la hêtraie où Juliette et Abel étaient venus nous rejoindre, nous occupâmes la fin du jour à lire le Triomphe du temps de Swinburne, chacun de nous en lisant tour à tour une strophe. Le soir vint.

— Allons ! dit Alissa en m’embrassant, au moment de notre départ, plaisantant à demi, mais pourtant avec cet air de sœur aînée que peut-être ma conduite inconsidérée l’invitait à prendre et qu’elle prenait volontiers. —