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la porte étroite

Ma tante Félicie Plantier était la meilleure des femmes, mais ni mes cousines ni moi n’avions avec elle une grande intimité. Un affairement continu l’essoufflait ; ses gestes étaient sans douceur, sa voix était sans mélodie ; elle nous bousculait de caresses, prise, à n’importe quel moment du jour, d’un besoin d’effusion subit où son affection pour nous débordait. Mon oncle Bucolin l’aimait beaucoup, mais rien qu’au son de sa voix, lorsqu’il lui parlait, il nous était aisé de sentir combien il avait préféré ma mère.

— Mon pauvre enfant, commença-t-elle un soir, je ne sais ce que tu as l’intention de faire cet été, mais j’attendrai de connaître tes projets avant de décider de ce que je ferai moi-même ; si je peux t’être utile…

— Je n’y ai pas encore beaucoup pensé, lui répondis-je. Peut-être essaierai-je de voyager.

Elle reprit :

— Tu sais que, chez moi comme à Fongueusemare, tu seras toujours le bienvenu.