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craintes qu’exprimait ta lettre n’étaient que trop fondées. Depuis quelques mois, sans être précisément malade, elle dépérissait ; pourtant, cédant à mes supplications, elle avait consenti à voir le Dr A., du Havre, qui m’avait écrit qu’elle n’avait rien de grave. Mais trois jours après la visite que tu lui as faite, elle a brusquement quitté Fongueusemare. C’est par une lettre de Robert que j’ai appris son départ ; elle m’écrit si rarement que, sans lui, j’aurais tout ignoré de sa fuite, car je ne me serais pas vite alarmée de son silence. J’ai fait de vifs reproches à Robert de l’avoir ainsi laissée partir, de ne pas l’avoir accompagnée à Paris. Croirais-tu que, depuis ce moment, nous sommes restés dans l’ignorance de son adresse. Tu juges de mon angoisse ; impossible de la voir, impossible même de lui écrire. Robert a bien été à Paris quelques jours plus tard mais n’a rien pu découvrir. Il est si indolent que nous avons douté de son zèle. Il fallait aviser la police ; nous ne pouvions rester dans cette cruelle incertitude. Édouard est parti, a si bien fait qu’enfin il a découvert la petite maison de santé où Alissa s’était