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la porte étroite

travers ces menus soins et renonçant à la poursuivre que je sentais le moins combien j’étais dépossédé. La moindre conversation m’en avertissait davantage. Quand Alissa m’accordait quelques instants c’était en effet pour une conversation des plus gauches, à laquelle elle se prêtait comme on fait au jeu d’un enfant. Elle passait rapidement près de moi, distraite et souriante, et je la sentais devenue plus lointaine que si je ne l’eusse jamais connue. Même je croyais voir parfois dans son sourire quelque défi, du moins quelque ironie, et qu’elle prît amusement à éluder ainsi mon désir… Puis aussitôt je retournais contre moi tout grief, ne voulant pas me laisser aller au reproche et ne sachant plus bien ce que j’aurais attendu d’elle, ni ce que je pouvais lui reprocher.


Ainsi s’écoulèrent les jours dont je m’étais promis tant de félicité. J’en contemplais avec stupeur la fuite, mais n’en eusse voulu ni augmenter le nombre ni ralentir le cours,