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la porte étroite

ton hier soir, presque aussitôt après t’avoir quitté. C’est à Londres, chez S., que j’achèverai ces vacances. Nous nous retrouverons à l’École. »

… Tout secours humain m’échappait à la fois. Je ne prolongeai pas plus longtemps un séjour qui ne me réservait rien que de douloureux, et regagnai Paris, devançant la rentrée. C’est vers Dieu que je tournai mes regards, vers Celui « de qui découle toute consolation réelle, toute grâce et tout don parfait ». C’est à Lui que j’offris ma peine. Je pensais qu’Alissa se réfugiait aussi vers Lui, et de penser qu’elle priait encourageait, exaltait ma prière.

Un long temps passa, de méditation et d’étude, sans autres événements que les lettres d’Alissa et celles que je lui écrivais. J’ai gardé toutes ses lettres ; mes souvenirs, dorénavant confus, s’y repèrent…


Par ma tante — et par elle seule d’abord — j’eus des nouvelles du Havre ; j’appris par