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la porte étroite

— Mais non ! mais non, dit à haute voix ma tante, pour rassurer mon oncle Bucolin qui s’effare et que déjà le pasteur Vautier console, l’index dirigé vers le ciel, — mais non ! ce ne sera rien. C’est l’émotion ; une simple crise de nerfs. Monsieur Teissières, aidez-moi donc, vous qui êtes fort. Nous allons la monter dans ma chambre ; sur mon lit… sur mon lit… — Puis elle se penche vers l’aîné de ses fils, lui dit quelque chose à l’oreille et je vois celui-ci qui part aussitôt, sans doute chercher un médecin.

Ma tante et le prétendant maintiennent Juliette sous les épaules, à demi renversée dans leurs bras. Alissa soulève les pieds de sa sœur et les embrasse tendrement. Abel soutient la tête qui retomberait en arrière, — et je le vois, courbé, couvrir de baisers ces cheveux abandonnés qu’il rassemble.


Devant la porte de la chambre je m’arrête. On étend Juliette sur le lit ; Alissa dit à M. Teissières et à Abel quelques mots que je