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L'IMMORALISTE


Dès les premiers cahots je me sentis brisé. Marceline, très fatiguée, s’endormit vite sur mon épaule. Mais ma toux va la réveiller, pensai-je, et doucement, doucement, me dégageant, je l’inclinai vers la paroi de la voiture. Cependant je ne toussais plus, non : je crachais ; c’était nouveau ; j’amenais cela sans effort ; cela venait par petits coups, à intervalles réguliers ; c’était une sensation si bizarre que d’abord je m’en amusai presque, mais je fus bien vite écœuré par le goût inconnu que cela me laissait dans la bouche. Mon mouchoir fut vite hors d’usage. Déjà j’en avais plein les doigts. Vais-je réveiller Marceline ?… Heureusement je me souvins d’un grand foulard qu’elle passait à sa ceinture. Je m’en emparai doucement. Les crachats que je ne retins plus vinrent avec plus d’abondance. J’en étais extraordinairement soulagé. C’est la fin du rhume, pensai-je. Soudain je me sentis très faible ; tout se mit à tourner et je crus que j’allais me trouver mal. Vais-je la réveiller ?… ah ! fi !… (J’ai