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PREMIÈRE PARTIE


I


Mes chers amis, je vous savais fidèles. À mon appel vous êtes accourus, tout comme j’eusse fait au vôtre. Pourtant voici trois ans que vous ne m’aviez vu. Puisse votre amitié, qui résiste si bien à l’absence, résister aussi bien au récit que je veux vous faire. Car si je vous appelai brusquement, et vous fis voyager jusqu’à ma demeure lointaine, c’est pour vous voir, uniquement, et pour que vous puissiez m’entendre. Je ne veux pas d’autre secours que celui-là : vous parler. —