serait meilleur à présent que de descendre en Italie, où la tiède faveur du printemps achèverait de la guérir – et surtout je n’eus pas grand’peine à m’en persuader moi-même, tant j’étais las de ces hauteurs.
Et pourtant, à présent que, dans mon désœuvrement, le passé détesté reprend sa force, entre tous, ces souvenirs m’obsèdent. Courses rapides en traîneau ; cinglement joyeux de l’air sec, éclaboussement de la neige, appétit ; — marche incertaine dans le brouillard, sonorités bizarres des voix, brusque apparition des objets ; lectures dans le salon bien calfeutré, paysage à travers la vitre, paysage glacé ; — tragique attente de la neige ; — disparition du monde extérieur, voluptueux blottissement des pensées… Ô patiner encore avec elle, là-bas, seuls, sur ce petit lac pur, entouré de mélèzes, perdu ; puis rentrer avec elle, le soir…
La descente en Italie eut pour moi tous les vertiges d’une chute. Il faisait beau. À mesure que nous enfoncions dans l’air plus