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ISABELLE

— Elle vient causer avec ma tante.

— Mais avec toi, elle cause bien aussi ?

— Oh ! moi, je ne sais pas lui parler… Et puis quand elle vient, je suis couché.

— Couché !

— Oui, elle vient la nuit… Puis, cédant à sa confiance (il avait pris ma main, car j’avais reposé le portrait), tendrement et comme en secret :

— La dernière fois elle est venue m’embrasser dans mon lit.

— Elle ne t’embrasse donc pas d’ordinaire ?

— Oh ! si, beaucoup.

— Alors pourquoi dis-tu " la dernière fois " ?

— Parce qu’elle pleurait.

— Elle était avec ta tante ?

— Non ; elle était entrée toute seule dans le noir ; elle croyait que je dormais.

— Elle t’a réveillé ?

— Oh ! je ne dormais pas. Je l’attendais.

— Tu savais donc qu’elle était là ?

Il baissa la tête de nouveau, sans répondre.