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ISABELLE

avec ceux qu’il ne connaît pas encore, mais sa nature est confiante.

— Je ne mets pas en doute que nous ne devenions promptement bons amis.

Un peu plus tard, le goûter nous ayant de nouveau rassemblés :

— Casimir, tu devrais montrer la carrière a Monsieur Lacase ; je suis sûre que cela l’intéressera. — Puis s’approchant de moi :

— Partez vite avant que l’abbé ne descende ; il voudrait vous accompagner.

Je ressortis aussitôt dans le parc ; l’enfant clopin-clopant me guidait.

— C’est l’heure de la récréation, commençai-je.

Il ne répondit rien. Je repris :

— Vous ne travaillez jamais après goûter ?

— Oh ! si ; mais aujourd’hui je n’avais plus rien à copier.

— Qu’est-ce que vous copiez ainsi ?

— La thèse.

— Ah !… Après quelques tâtonnements je