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ISABELLE

causions de son dénuement ; et comme je lui demandais ce qu’elle se proposait de faire :

— Je chercherai à donner des leçons, répondit-elle ; des leçons de piano ; ou de chant. J’ai une très bonne méthode.

— Ah ! vous chantez ?

— Oui ; et je joue du piano. Dans le temps j’ai beaucoup travaillé. J’étais élève de Thalberg… J’aime aussi beaucoup la poésie.

Et comme je ne trouvais rien à lui dire :

— Je suis sûre que vous en savez par cœur ! Vous ne voudriez pas m’en réciter ?

Le dégoût, l’écœurement de cette trivialité poétique achevait de chasser l’amour de mon âme. Je me levai pour prendre congé d’elle.

— Quoi ! vous partez déjà ?

— Hélas ! vous sentez bien vous aussi qu’il vaut mieux maintenant que je vous quitte. Figurez-vous qu’auprès de vos parents, à l’automne dernier, dans la torpeur de la Quartfourche, je m’étais endormi, que je