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ISABELLE

— Sans doute aurez-vous cru qu’elle lui était parvenue, qu’il était venu la chercher…

Elle ne m’écoutait toujours pas. Je fis un mouvement pour me ressaisir de la lettre ; mais elle se méprit à mon geste :

— Laissez-moi, cria-t-elle en repoussant brutalement ma main. Elle se souleva, voulut fuir. À genoux devant elle, je la retins.

— N’ayez pas peur de moi, Madame ; vous voyez bien que je ne vous veux aucun mal ; et, comme elle se rasseyait, ou plutôt retombait sans force, je la suppliai de ne pas m’en vouloir si le hasard avait choisi pour elle un confident involontaire, mais de me continuer une confiance que je jurai de ne point trahir ; ah ! que ne me parlait-elle à présent comme à un ami véritable et comme si je ne savais rien d’elle qu’elle-même ne m’eût appris ?

Les larmes que je répandais en parlant firent peut-être plus pour la convaincre que mes paroles.

— Hélas ! repris-je, je sais quelle mort misé-