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ISABELLE

À la station du Breuil, j’aperçus l’abbé Santal qui s’apprêtait à prendre mon train ; je le hélai :

— Vous revoilà dans le pays, fit-il

— Je ne pensais pas en effet y revenir si tôt.

Il monta dans mon compartiment. Nous étions seuls.

— Eh bien ! Il y a eu du nouveau depuis votre visite.

— Oui ; j’ai appris que vous desserviez à présent la cure du Breuil.

— Ne parlons pas de cela ; et il étendait la main d’un geste que je reconnus. Vous avez reçu un faire-part ?

— Et j’ai envoyé aussitôt mes condoléances à votre élève ; c’est par lui que j’ai eu ensuite des nouvelles ; mais il m’a peu renseigné. J’ai failli vous écrire pour vous demander quelques détails.

— Il fallait le faire.

— J’ai pensé que vous ne me rensei-