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ISABELLE

crier de stupeur. La baronne apparaissait dans l’embrasure, guindée, décolletée, fardée, en grand costume d’apparat et le chef surmonté d’une sorte de plumeau-marabout gigantesque. Elle brandissait de son mieux un grand candélabre à six branches, toutes bougies allumées, qui la baignait d’une tremblotante lumière, et répandait des pleurs de cire sur le plancher, À bout de forces sans doute, elle commença par courir poser le candélabre sur la console devant la glace ; puis reprenant en quatre petits bonds sa position dans l’embrasure, elle s’avança de nouveau, à pas rythmés, solennelle, portant loin devant elle étendue sa main chargée d’énormes bagues. Au milieu de la chambre elle s’arrêta, se tourna tout d’une pièce du côté de sa fille, le geste toujours tendu, et, avec une voix aiguë à percer les murailles :

— Arrière de moi, fille ingrate ! Je ne me laisserai plus émouvoir par vos larmes, et vos protestations ont perdu pour jamais le chemin de mon cœur.