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ISABELLE

dance était en retard, je prétendis me prouver à moi-même qu’il n’est pas moins aisé d’occuper bien une heure qu’une journée. Mais ma pensée incessamment me ramenait à mon inquiétude amoureuse : ah ! si je savais que quelque jour elle dût reparaître en ce lieu, j’incendierais ces murs de déclarations passionnées… Et lentement m’imbibait un ennui douloureux, lourd de larmes. Je refais effondré dans un coin de la pièce, n’ayant trouvé siège où m’asseoir, et comme un enfant perdu je pleurais.

Certes le mot Ennui est bien faible pour exprimer ces détresses intolérables à quoi je fus sujet de tout temps ; elles s’emparent de nous tout à coup ; la qualité de l’heure les déclare ; l’infant auparavant tout vous riait et l’on riait à toute chose ; tout à coup une vapeur fuligineuse s’essore du fond de l’âme et s’interpose entre le désir et la vie ; elle forme un écran livide, nous sépare du reste du monde dont la chaleur, l’amour, la couleur, l’harmonie ne nous parviennent plus que réfractés en une