Sur cette question de la maladie, nous reviendrons dans la dernière de ces causeries.
Lisons encore dans la lettre du 6 novembre de la même année :
Voilà bientôt dix mois que j’ai commencé ma nouvelle vie. Quant aux autres quatre années, je les considère comme une époque pendant laquelle j’étais enterré vivant et enfermé dans un cercueil. Quelle terrible époque c’était ! je n’ai pas la force de te le raconter, mon ami. C’était une souffrance indicible, interminable, car chaque heure, chaque minute pesait sur mon âme. Pendant toutes ces quatre années, pas un instant pendant lequel je ne sentisse que j’étais au bagne.
Mais, aussitôt après, voyez à quel point son optimisme reprend le dessus :
J’étais tellement pris pendant l’été, que je trouvais à peine le temps de dormir. Mais à présent, je suis un peu habitué. Ma santé s’est aussi un peu améliorée. Et, sans perdre l’espoir, j’envisage l’avenir avec assez de courage.
Trois lettres de cette même époque furent données par le numéro d’avril 1898 de la Niva.