Le lendemain étant un jour de fête, les Yamschtchiki avaient revêtu l’armiak en drap gris allemand avec des ceintures écarlates. Dans les rues des villages, pas une âme. Il faisait une splendide journée d’hiver. On nous fit traverser les déserts des gouvernements de Pétersbourg, Novgorod, Yaroslavl, etc. Nous ne rencontrions que des petites villes sans importance et clairsemées, mais à cause des fêtes nous trouvions partout à manger et à boire. Nous avions horriblement froid quoique nous fussions chaudement vêtus.
Tu ne peux t’imaginer comme il est intolérable de passer sans bouger dix heures dans la kibitka et de faire cinq à six stations par jour. J’avais froid jusqu’au cœur et c’est à peine si je parvenais à me réchauffer dans une chambre chaude. Dans le gouvernement de Perm, nous avons eu une nuit de 40 degrés : je ne te conseille pas de faire cette expérience, c’est assez désagréable.
Le passage de l’Oural fut un désastre. Il y avait un orage de neige. Les chevaux et les kibitki s’enfoncèrent ; il fallut descendre, c’était en pleine nuit, et attendre qu’on les eût dégagés. Autour de