Page:Gide - Dostoïevsky, 1923.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFÉRENCES
DU VIEUX-COLOMBIER[1]


I

Quelque temps avant la guerre, je préparais, pour les Cahiers de Charles Péguy, une Vie de Dostoïevsky, à l’imitation des vies de Beethoven et de Michel-Ange, ces belles monographies de Romain Rolland. La guerre vint, et il me fallut mettre de côté les notes que j’avais prises à ce sujet. Longtemps, d’autres soucis et d’autres soins m’occupèrent, et j’avais à peu près abandonné mon projet, lorsque, tout récemment, pour fêter le centenaire de Dostoïevsky, Jacques Copeau me demanda de prendre la parole dans une séance commémorative, au Vieux-Colom-

  1. Parues à la Revue hebdomadaire.

    Je n’ai pas cru devoir récrire ces causeries dont le texte fut établi d’après la sténographie qui en fut prise, — quelque peu rétouchée de-ci de-là. J’aurais craint, en les remaniant, de leur imposer moins de tenue que je ne leur eusse enlevé de naturel.