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Philippe trouvait en lui-même à faire aboutir cette œuvre, à la faire devenir ce qu’il voulait pourtant qu’elle fût : voici qui m’entraînerait à examiner l’œuvre de Philippe, son écriture, ses façons de travail… Il y aurait là de quoi remplir une autre conférence — après laquelle j’estimerais de ne pas avoir encore tout dit.


Mesdames et Messieurs,

Charles-Louis Philippe est mort en décembre dernier, à l’âge de trente-quatre ans, plein de force et de promesses.

Ce n’est pas un discours funèbre que je suis venu prononcer devant vous et combien insuffisante resterait d’ailleurs l’expression de ma tristesse. Je me tiendrai pour satisfait aujourd’hui, si j’ai pu faire sentir à quelques-uns la grande perte qu’avaient faite ici les lettres françaises, et demanderai simplement à Mlle Dussanne de bien vouloir nous lire, avant que nous ne nous séparions, le pathétique poème que Paul Claudel écrivit à l’occasion de cette mort — qui reste