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drix, et même que cet émouvant récit de la Mère et l’Enfant. Moins réussis, et pourtant ils m’étonnent et je les admire encore davantage. Hélas ! ce sont des livres de transition. Ils annoncent précisément ce que Philippe espérait faire, ce que Philippe allait faire. Ce ne sont déjà presque plus des romans, au sens où Ton prend ce mot d’ordinaire. Charles Blanchard allait l’être moins encore et d’autant plus gonflé de vie qu’il serait plus dénué d’intrigue. — Quoi d’étonnant si, s’aventurant sans guide, sans maître, sans précédents, dans une matière aussi peu limitée vers une forme aussi neuve, Philippe hésitait et tâtonnait d’abord un peu ?

À ceux dont l’impertinence voulait voir dans Marie Donadieu et dans Croquignole une régression sur Bubu et sur le Père Perdrix, je ne puis qu’opposer les Nouvelles que Philippe donnait au Matin, en même temps qu’il préparait Charles Blanchard. Elles sont aussi parfaites et aussi réussies qu’aucune autre œuvre de Philippe, certes plus réussies dans leur genre que Croquignole et que Marie Donadieu[1]. Jamais Philippe ne s’est

  1. De nombreux admirateurs de Ch.-L. Philippe ignorent