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dans ses derniers temps estiment que, de cette influence aussi, il s’était rendu maître et qu’il l’avait enfin traversée, qu’il en était sorti. J’ai tort de dire : « cette influence aussi », car il ne vous échappe pas plus qu’à moi qu’il y a ici quelque chose de plus fort, de plus important et de pire qu’une autorité d’écrivain. Derrière Claudel se cachait, ou plutôt ne se cachait pas l’Église. Je pense rester parfaitement objectif, comme on dit, en avançant que pour cette dernière influence Philippe, après avoir longuement écouté, considéra comme une victoire de ne s’abandonner point. Il lui restait qu’il avait compris, de tout ce repos proposé, le confort, la dignité, la force, la noblesse, et qu’à jamais il ne pourrait plus être voltairien (si tant est qu’il l’eût jamais été), mais enfin, en s’en écartant, il lui parut se reconquérir.

Messieurs, je vous ai dit tout à l’heure que Philippe n’écoutait que ce qui pouvait le pousser à plus de joie, à une explosion de vie plus énergique. Il y a une exception, si singulière et importante,