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« Hier y j’ai pleuré comme une bête, j’ai pleuré avec délices, et aujourd’hui, si je n étais pas au bureau quand je t’écris, je pleurerais encore de tout mon cœur. Il y aurait une grande joie, parce que pleurer me décharge de toutes mes douleurs, et en somme me rend très heureux. »

Il retourne à Cérilly pendant les vacances ; mais le départ est plus cruel que l’arrivée là-bas n’était joyeuse. Il y a là, dans ses lettres, des plaintes si intimes que j’aurais quelque pudeur à vous les lire ; il y en a des passages qui ne semblent pouvoir être lus qu’à voix basse…

J’ai parlé tout à l’heure de cette unique volupté que Philippe cherchait dans les larmes : il ne se contente pas, heureusement pour lui et pour nous, il ne se contente pas toujours d’une joie si stérile. Il s’en contente de moins en moins :

« … Pour finir cette description de ton vieil ami sur un ton moins noir, je veux te dire que j’aime beaucoup le travail. Si tu savais comme je m’y