tout conspire à l’accabler. Il ne s’est pas encore découvert lui-même, n’a pas encore pris conscience de sa valeur — et il ne lui paraît pas possible, devant l’énorme pression indifférente de la société, que la pauvre petite masse de chair dolente qu’il se sent être puisse résister à l’écrasement. Comme Solange Blanchard, c’est dans les larmes qu’il cherche et trouve sa seule volupté. Il parle alors, et presque dans chaque lettre, de « ce plaisir larmoyant et mélancolique qui est pour moi le plus grand des plaisirs ».
Et ailleurs :
« La souffrance m’est devenue une manie… Toutes les choses belles, le vent dans les feuilles, le ciel, la nuit, me font souffrir davantage ; je n’ai pas d’amour. Je deviens amer…
» C’est à croire qu’il y a un merveilleux concours de fatalité pour arrêter le bonheur… Rien de la vie ne me réjouit… À quoi bon aimer telle femme, elle ne m’aimera jamais ; à quoi bon faire quoique ce soit, puisque j’ai été mis au monde pour le malheur. »
Parfois, pourtant, déjà un peu d’ironie cherche à poindre, faible encore, aussitôt renoncée :