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la demande. Le désir de peindre d’après nature les personnages rencontrés, je le crois assez fréquent. Il fait valoir un certain don de l’œil et de la plume. Mais la création de nouveaux personnages ne devient un besoin naturel qu’à ceux qu’une impérieuse complexité intérieure tourmente et que leur propre geste n’épuise pas.

Il est bien téméraire d’affirmer que l’on aurait pensé de même sans avoir lu tels auteurs qui paraîtront avoir été vos initiateurs. Pourtant, il me semble que, n’eussé-je connu ni Dostoïewsky, Nietzsche, ni Freud, ni X… ou Z…, j’aurais pensé tout de même ; et que j’ai trouvé chez eux plutôt une autori-

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