Page:Gide - Amyntas, 1906.djvu/97

Cette page n’a pas encore été corrigée
de biskra à touggourt

fum, aucun murmure ; la grave poésie de ce lieu, de cette heure, est faite de mortel dénuement.

La route traverse le village. Tout dort. Dans les maisons d’argile gris de cendre, pas une lampe, pas un feu.

Vous souvient-il qu’à notre précédent voyage, à cette heure et à cet endroit, sur le mur effondré de la mosquée, un tout petit hibou miaulait, que ne dérangea pas notre approche, mais qui, sérieux, nous regarda le regarder.

Puis les derniers palmiers s’espacent ; et ce douteux rêve de vie qu’était la dormante oasis nous abandonne au désert, à la nuit, à la mort.

91