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le renoncement au voyage

plaine, et, dès avant la nuit, verse dans l’air le réconfort avec une fraîcheur subite.

Que souhaiter encore, cœur exigeant, cœur inlassable ?

… Par ces chaudes journées je songe à l’essor des nomades ; ah ! pouvoir à la fois demeurer ici, fuir ailleurs ! ah ! s’évaporer, se défaire, et qu’un souffle d’azur, où je serais dissous, voyageât… !

Cette nuit, sitôt remonté dans ma chambre, j’entendis par ma fenêtre ouverte les cris des aouteux, non loin, qui, la moisson finie, regagnaient enfin leur village. Dans un char, femmes et enfants, à demi couchés dans la paille ; les hommes escortent à pied. Tous

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