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une telle musique paraîtrait indécemment affirmative et directe à l’Arabe ! Tout ce que l’âme italienne a de vulgaire, de déclamatoire, de voluptueusement sentimental, s’exagère dans la facile mélodie. Au demeurant, cela chatouille à l’endroit faible, et, pour peu que le printemps s’en mêle, me voilà pris.

Naples.

Entre deux pianos mécaniques, je lis, médite et regarde la mer. Ah ! que me devient aisément naturel l’éblouissement doux de la splendeur italienne. J’admire avec quelle facilité je cesse de me sentir en voyage. Je songe aux « petites habitudes » que préconise Nietzsche ; celles que l’exilé stu-

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