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pieux, de place en place ou par alignements, signalaient tels points d’affleurement, je suppose ; ils ne différaient pas beaucoup de ceux qui limitent les parcs d’huîtres en Bretagne, à l’entour de Locmariaquer… Je revis aussitôt ces lieux glauques, et la barque où j’étais devint celle où jadis, plus lentement, plus longuement encore et avec bien plus de délices, je circulais un soir entre les basses îles du Morbihan. C’était l’été ; l’air était chaud, et l’eau de la mer était tiède ; après que le soleil fut couché, sans atterrir, nous nous baignâmes. La mer en cet endroit était très peu profonde et les couleurs du fond rompaient les reflets écailleux du ciel…

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