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biskra

que vienne s’y poser un oiseau. D’un fouillis compliqué de lauriers ils s’élancent, très hauts ; leur fusée luit dans l’air bleu.

J’en ai voulu cueillir quelques-uns ; mais, sitôt dans ma main ce n’était plus qu’un fuseau rêche qu’emmitoufflait au bout un étoupage gris de chanvre, sans beauté.

… Et dans cette oasis où j’erre encore, — car je me dis que je n’y reviendrai jamais — de ce côté sont des eaux vives ; l’eau court et chante au pied de ce palmier ; elle abreuve un cep près de lui, qui le long du fût du palmier s’enguirlande ; qui l’enlace sinueusement ; puis d’un bond en rejoint la cime ; il se perd dans les palmes, en surgit, s’y répand, s’y divise, puis

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