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biskra

Fontaine Chaude.

Que viens-je encore chercher ici ? — Peut-être, ainsi qu’un corps brûlant trouve joie à se plonger nu dans l’eau froide, mon esprit, dépouillé de tout, trempe dans le désert glacé sa ferveur.

Les cailloux sur le sol sont beaux. Le sel luit. Au-dessus de la mort flotte un rêve.

J’ai pris un de ces cailloux dans ma main ; mais, sitôt quitté le sol, il perdit son éclat, sa beauté.

Petite flûte à quatre trous, par quoi l’ennui du désert se raconte, je te compare à ce pays, et reste à t’écouter t’ébruiter sans arrêt dans le soir. Ah ! de combien peu d’élé-

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