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que dans le creux de mon cœur je rassemible, qu’un peu de vent dispersera, ne laissant en son lieu que brûlure.

… Là, plus loin, sur la route vide, il est un tas de cailloux pour s’asseoir. Au coucher du soleil, chaque soir, j’y viendrai ; j’irai seul… Plus loin, à droite sont les naissantes dunes ; en face de moi, le désert. Cette route mène à Tolga ; c’est là-bas, devant moi, que le ciel au-dessus de Tolga s’incendie. Sur la dune le sable, embrasé d’abord, devient cendre. Au centre du désert, un marais devient une flaque de sang. L’oasis s’étend sombrement à ma gauche. Du sol s’essore une vapeur qui recule et

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