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biskra

aucun objet. À droite, un avancement du Djebel qui se prolonge vers Tolga ; la roche crève le revêtement de sable par endroits ; vu de loin on dirait un eczéma…

Je sais pourtant que lorsqu’on s’en approche, ce sable délicat est si charmant aux yeux qu’on ne peut se lasser de regarder sur lui descendre l’ombre, et si plaisant aux pieds que, m’étant déchaussé, je me souviens d’avoir gravi pieds nus toute la dune… Il y a dix ans de cela. J’étais avec Mohammed et Bachir. Un serpent, inoffensif me dirent ils, mais terriblement long, partit comme un fouet et presque entre mes jambes… Je me souviens de celui que j’étais…

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