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le renoncement au voyage

On a détourné de ce lieu charmant la rivière ; en sortant du moulin elle coulait au pied de ce gommier qui, privé d’eau maintenant s’étiole… Son ombre était parfaite… Quel démon me ramène ici ?

Extrémité de l’Oasis
au delà de Guedesha.

De ce côté le désert est informe. Vers l’horizon, il semble se relever en cuvette. Le sol est sablonneux, cendreux ; je ne sais quelle végétation sans verdeur fait, au loin, l’aspect grumeleux et dartreux de ce sol. Le sable sous le soleil miroite. Une sorte de constant mirage brouille les plans ; on ne peut situer aucun objet à sa distance — et d’ailleurs on ne voit, jusqu’au bord du ciel,

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