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alger (blida)

J’osai marchander quelques fruits. Assis sur ses talons au centre de la petite échoppe, un enfant les vendait. On aurait eu pour quelques francs toute l’’échoppe ; pour quelques sous de plus, le marchand.

Je voudrais avoir assez faim, quelque jour, pour désirer manger de ces pois chiches, — une pleine poignée que le marchand prendrait à même dans la jatte et verserait dans un cornet de papier couleur paille, que la saumure tacherait. —

… avoir assez soif pour boire au goulot de l’urne de cuivre que cette femme, dont je ne puis voir le visage, tient sur sa hanche et vers ma lèvre chaude inclinerait. —

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