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le renoncement au voyage

chacun lui parlait. Au-dessus de chacun il fit tourner et tournoyer la lame. À la fin vint mon tour. Tout le reste était jeu, me dis-je, et pour préparer ce qui suit. Tenons-nous !… Mais je risque de tout gâter en faisant mine de me défendre… Et si je ne me défends en rien, qu’adviendra-t-il ? — Déjà j’imagine au retrait d’affreuses profondeurs avides… Mais je ne bronchai pas ; simplement tenant solidement à deux mains ma grosse canne, presque haute…

Il n’advint rien du tout. Simplement le faux ivrogne s’en alla. Le petit café redevint calme et de nouveau je pus regarder d’un œil libre le pan de natte du retrait.

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