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alger (blida)

amoureux qu’on donnait avant, bien qu’assez mal joué, m’a ravi.

Samedi.

Bourrasque affreuse. Grêle, vent, tonnerre, éclairs… « Il y a trop de tintamarre là-dedans » comme disait hier M. Jourdain.

Lundi.

Des marins russes désespérés — perdus dans les ruelles d’Alger, ne sachant pas un mot de français ni d’arabe, trois fois de suite, quand ils font signe qu’on les guide, c’est au port et vers leur bateau qu’on les mène. Les marins russes désespérés tendent à n’importe qui un feuillet blanc et un crayon ; un

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