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le renoncement au voyage

beau ; son teint n’est pas éctatant, mais verdâtre ; ses yeux sont grands, pleins de langueur ; la fatigue chez lui se confond avec la paresse, et semble une lassitude amoureuse ; il garde tard la bouche entr’ouverte, la lèvre supérieure soulevée, à la façon des très jeunes enfants.

Les salves de canon qu’échangent ce matin vaisseau russe et vaisseaux français affolent les oiseaux du jardin. Il semble qu’un ouragan subit les enlève. Qu’ils sont nombreux ! Ils tourbillonnent au-dessus de la place et quand ils passent près de moi c’est un bruit strident de bourrasque.

Le canon cesse. Sur les arbres

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