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bou-saada

Profitant des dernières lueurs du jour, je remonte le cours de cette séghia torrentueuse, dans l’espoir d’y trouver quelqu’une de ces tortues noires qui m’étonnèrent tant quand je les vis du haut de la voiture, jeudi. — Mais rien ; et je me trouvai tout à coup très loin, très seul, dans la plus informe des plaines et sur quoi s’avançait la plus inhumaine des nuits.

Mardi.

Un coup de vent a déplacé l’orage ; à peine est-il tombé sur l’aride Hodna quelque ondée ; mais le ciel reste terne et sali. Ce matin ce pays n’éveille en moi pour le louer pas une phrase. Je regarde

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