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bou-saada

mais de figuiers, de tamarix, d’amandiers et de lauriers-roses. Puis des abricotiers géants, un moulin, des troupeaux, des Arabes. Et longtemps l’oasis s’allonge, suivant l’Oued, tantôt s’insinuant entre ses berges rapprochées, ou, par l’extrême aridité du sol, étranglée jusqu’à n’être plus, pour l’oiseau qui passe au-dessus, qu’un fil vert ; tantôt s’élargissant, s’étalant, se haussant jusqu’à faire penser : vienne un peu de soleil et s’empliront d’attrait ses ombrages.

Mais depuis ce matin le ciel opaque, épais, uniformément gris, répand sur ce pays doré l’ennui d’une insignifiante petite pluie minutieuse. Ce n’est pas suffisant pour étancher la terre ; c’est assez pour l’emboire et pour en ternir la couleur.

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