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le renoncement au voyage

l’ouverture des maisons, le regard, sitôt franchi la cour, plonge dans le vide. Les murs sont blancs de chaux ; les toits, couleur de raisin sec. Les hommes sont laids ; les femmes extrêmement belles. Tout un peuple d’enfants me suit. — Que l’air est frais ce soir ! Qu’il fait doux vivre ! De quel charme est le bleu du ciel ! Une visible humidité vous transit d’aise. À quoi tout sourit-il ? Pourquoi tout paraît-il heureux ce soir autant que moi ? —

Ce n’est pas l’arrière-saison qui dépouille de leur frondaison ces hauts arbres. L’herbe manque à la faim du bétail, et chaque feuillage y supplée. Voilà ce que broutent ici

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