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alger (fort national)

faudra qu’une lente culture sucre, assouplisse et tempère. Pourtant je m’obstinai, mordis encore, et gardai longtemps sur les gencives et les lèvres la sensation d’une astringence aromatique et comme un resserrement savoureux.

Fort-National. Dimanche.

Ce matin, au réveil, même brouillard que l’an passé. Quel soulas après cet excès de soleil ! Je m’imbibe voluptueusement.

On entend, dès que les bruits voisins s’apaisent, les cris de ce lointain village. J’y suis allé tantôt. On l’aurait cru peuplé de chèvres. Le village étant au haut du roc, une seule rue sur la crête ; par

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