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le renoncement au voyage

Ce matin j’irai chercher l’air pur et frais dans la montagne ; je pars pour Tizi-Ouzou dès six heures.

Réveil à cing heures, dans la nuit. Le ciel, uniformément gris, promet une grande chaleur.

Le nùage de chaleur est si bas que du Jardin d’Essai déjà l’on perd de vue la ville haute.

Voici la plage d’or où hier je me baignai. Oh ! qu’à présent la mer serait rafraîchissante ! À peine sur le bord un soulèvement de la vague et comme une respiration de la mer…

Ce wagon de troisième classe semble une léproserie. Dans un coin un paquet de hardes ; elles éclosent quand passe l’employé et, dedans, on distingue un visage

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