cette capitale. Léon eut la permission de se disculper par le serment, des crimes qu’on lui imputait ; ses ennemis furent réduits au silence, et l’on punit trop doucement par l’exil les sacriléges assassins qui avaient voulu attenter à sa vie. Le jour de Noël de la dernière année du huitième siècle, Charlemagne se rendit à la basilique de Saint-Pierre : pour satisfaire la vanité des Romains, il avait changé le simple habit de sa nation contre celui de patrice de Rome[1]. Après la célébration des saints mystères, Léon plaça tout à coup sur la tête du prince une couronne précieuse[2], et l’église retentit de cette acclamation : « Longue vie et victoire à Charles, très-pieux Auguste, couronné par la main de Dieu, grand et pacifique empereur des Romains ! » On répandit l’huile royale sur sa tête et sur son corps. D’après l’exemple des Césars, il fut salué ou adoré par le pontife ; le serment de son couronnement
- ↑ Il se montra deux fois dans Rome, à la requête d’Adrien et de Léon, longâ tunicâ et chlamide amictus, et calceamentis quoque romano more formatis. Éginhard (c. 23, p. 109-113) décrit à la manière de Suétone, la simplicité de son habit, tellement reçu en France, que lorsque Charles-le-Chauve revint en France avec un habillement étranger, on voyait les chiens patriotes aboyer après lui. (Gaillard, Vie de Charlemagne, t. IV, p. 109.)
- ↑ Voyez Anastase (p. 199) et Éginhard (c. 28, p. 124-128). Théophane (p. 399) parle de l’onction ; Sigonius (d’après l’Ordo romanus) du serment ; et les Annales Bertiniani (Script. Muratori, t. II, part. II, p. 505) de l’adoration du pape, more antiquorum principum.