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risés dans leurs fonctions journalières avec des scènes de mort, obéissaient aveuglément à ses ordres, et la puissance temporelle de ces pontifes chrétiens intimidait ou irritait les préfets d’Égypte. S. Cyrille, plein d’ardeur contre les hérétiques, commença son pontificat par opprimer les novatiens, les plus innocens et les plus tranquilles de tous les sectaires. L’interdiction de leur culte religieux lui parut un acte juste et méritoire, et en confisquant leurs vases sacrés, il ne crut pas encourir le reproche de sacrilége. Les lois des Césars et des Ptolémées, et une prescription de sept siècles écoulés depuis la fondation d’Alexandrie, assuraient la liberté du culte, et même les priviléges des Juifs, qui s’étaient multipliés jusqu’au nombre de quarante mille. Sans aucune sentence légale, sans aucun ordre de l’empereur, le patriarche, à la tête d’une multitude séditieuse, vint au point du jour attaquer les synagogues. Les Juifs, désarmés et attaqués à l’improviste, ne purent faire aucune résistance : on rasa les lieux où ils se réunissaient pour prier, et l’évêque guerrier, après

    de charité, établie durant la peste de Gallien, pour visiter les malades et enterrer les morts. Ils se multiplièrent peu à peu ; ils abusèrent et trafiquèrent de leurs priviléges. L’insolence qu’ils montrèrent sous le pontificat de saint Cyrille, détermina l’empereur à priver le patriarche du droit de les choisir, et à réduire leur nombre à cinq ou six cents ; mais ces restrictions furent passagères et inefficaces. (Voy. le Cod. Théodos., l. XVI, t. II ; et Tillemont, Mém. ecclés., t. XIV, p. 276-278.)