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Lombards. Le fils de Pépin surprit ces défilés et investit ces murailles, et après un blocus de deux ans, Didier, le dernier de leurs princes naturels, remit au vainqueur son sceptre et sa capitale. [Conquête de la Lombardie par Charlemagne. A. D. 774.]Les Lombards, soumis à un roi étranger, mais gardant leurs lois nationales, devinrent les concitoyens plutôt que les sujets des Francs, qui tiraient, comme eux, leur origine, leurs mœurs et leur langue, de la Germanie[1].

Pépin et Charlemagne, rois de France. A. D. 751, 753-768.

Les obligations réciproques des papes et de la famille Carlovingienne, forment l’important anneau qui réunit l’histoire ancienne et moderne, l’histoire civile et ecclésiastique. Les défenseurs de l’Église avaient été encouragés à la conquête de l’Italie par une occasion favorable, un titre spécieux, les vœux du peuple, les prières et les intrigues du clergé. La dignité de roi de France[2] et celle de patrice de Rome furent les dons les plus précieux que reçut des

  1. Voyez les Annali d’Italia, de Muratori, t. VI, et les trois premières Dissertations de ses Antiquitat. Italiæ medii ævi, t. I.
  2. Outre les historiens ordinaires, trois critiques français, Launoy (Opera, t. v, part. II, l. VII, epist. 9, p. 477-487), Pagi (Critica, A. D. 751 ; nos 1-6 ; A. D. 752, nos 1-10) et Natalis Alexander (Hist. novi Testamenti, Dissertat. 2, p. 96-107), ont savamment et soigneusement traité ce sujet de la déposition de Childéric ; mais en contournant les faits, pour sauver l’indépendance de la couronne. Cependant, ils se trouvent terriblement pressés par les passages qu’ils tirent d’Éginhard, de Théophane et des anciennes Annales Laureshamenses, Fuldenses, Loisielani.