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magistrats et des gouverneurs, et de cette manière on conserva une forme de gouvernement : telle était l’indignation publique, que les Romains se disposaient à créer un empereur orthodoxe, et à le conduire avec une escadre et une armée dans le palais de Constantinople. En même temps Grégoire II et Grégoire III étaient déclarés par l’empereur auteurs de la révolte, et condamnés comme tels : on employait toutes sortes de moyens pour s’emparer de leur personne, soit par fraude ou par violence, ou pour leur ôter la vie. Des capitaines, des gardes, des ducs et des évêques, revêtus d’une dignité publique ou chargés d’une commission secrète, s’introduisirent dans Rome ou se présentèrent à diverses reprises pour l’attaquer ; ils débarquèrent des troupes étrangères ; ils trouvèrent dans le pays quelques secours, et la superstitieuse ville de Naples doit rougir de ce que ses ancêtres défendaient alors la cause de l’hérésie : mais la valeur et la vigilance des Romains repoussèrent ces attaques ouvertes ou clandestines ; les Grecs furent battus et massacrés, leurs chefs subirent une mort ignominieuse, et les papes, quel que fût leur penchant à la clémence, refusèrent d’intercéder en faveur de ces coupables victimes. Des querelles sanglantes produites par une haine

    (p. 344), qui rappelle le dénombrement des mâles d’Israël qu’ordonna Pharaon. Cette forme d’imposition était familière aux Sarrasins, et malheureusement pour Maimbourg, Louis XIV, son protecteur, l’établit en France peu d’années après.