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Barbares se sont soumis au joug de l’Évangile, et, seul, vous êtes sourd à la voix du berger. Ces pieux Barbares sont pleins de fureur ; ils brûlent de venger la persécution que souffre l’Église en Orient. Renoncez à votre audacieuse et funeste entreprise ; faites vos réflexions, tremblez et repentez-vous. Si vous persistez dans vos desseins, on ne pourra nous imputer le sang qui sera versé dans cette querelle : puisse-t-il retomber sur votre tête ! »

Révolte de l’Italie. A. D. 728, etc.

Les premières hostilités de Léon contre les images de Constantinople avaient eu pour témoins une foule d’étrangers venus de l’Italie et des différens pays de l’Occident ; ils y racontèrent avec douleur et indignation le sacrilége de l’empereur ; mais en recevant l’édit qui proscrivait ce culte, ils tremblèrent pour leurs dieux domestiques ; les images de Jésus-Christ, de la Vierge, des anges, des martyrs et des saints furent enlevées de toutes les églises de l’Italie, et l’on offrit au choix du pontife de Rome la faveur impériale pour prix de sa soumission, ou la déposition et l’exil pour châtiment de sa désobéissance. Le zèle religieux et la politique ne lui permettaient pas d’hésiter, et la hauteur du ton qu’il prit envers l’empereur annonçait une grande confiance dans la vérité de sa doctrine, ou dans ses moyens de résistance. Sans compter sur les prières ou sur les miracles, il s’arma contre l’ennemi public, et ses lettres pastorales avertirent les Italiens de

    qualité de pèlerin ? (Pagi, A. D. 689, no 2 ; A. D. 726, no 15).