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et alors vous poursuivriez les vents. Ne savez-vous pas que les papes sont les liens de l’union et les médiateurs de la paix entre l’Orient et l’Occident ? Les yeux des nations sont fixés sur notre humilité ; elles révèrent ici-bas comme un dieu l’apôtre saint Pierre, dont vous nous menacez de détruire l’image[1]. Les royaumes les plus reculés de l’Occident présentent leurs hommages à Jésus-Christ et à son vicaire, et nous nous disposons à aller voir un des plus puissans monarques de cette partie du monde, qui désire recevoir de nos mains le sacrement de baptême[2]. Les

    την χωραν της Καμπανιας, και υπαγε διωξων το‌υν ανεμο‌υς (Epist. I, p. 664). Cette proximité des Lombards est d’une dure digestion. Camillo Pellegrino (Dissert. 4, De ducatu Beneventi, dans les Script. Ital., t. V, p. 172, 173) compte avec quelque apparence de raison les vingt-quatre stades, non de Rome, mais des limites du duché romain, jusqu’à la première forteresse des Lombards, laquelle était peut-être Sora. Je crois plutôt que Grégoire, d’après la pédanterie de son siècle, employa le terme de stade au lieu de celui de mille, sans s’embarrasser de la valeur réelle du mot dont il se sert.

  1. Ον αι πασαι βασιλειαι της δυσεως ως Θεον επιγειον εχο‌υσι.
  2. Απο της εσωτερο‌υ δυσεως το‌υ λεγομενο‌υ Σεπτετον. Il paraît que le pape en imposait à l’ignorance des Grecs : il vécut et mourut dans le palais de Latran, et à l’époque de son règne tous les royaumes de l’Occident avaient embrassé le christianisme. Ce Septetus inconnu ne pourrait-il pas avoir quelque rapport avec le chef de l’heptarchie saxone, Ina, roi de Wessex, qui, sous le pontificat de Grégoire II, se rendit à Rome, non pour y recevoir le baptême, mais en